La motivation : un sujet aussi omniprésent que mystérieux. Combien de fois entamons-nous un nouveau projet, gonflés à bloc d’enthousiasme et de détermination, pour finalement retomber dans nos vieilles habitudes ? Mon parcours vers une pratique sportive régulière a été jalonné de multiples tentatives avortées. Chaque nouvelle résolution provoquaient de l’enthousiasme, très rapidement éclipsé par une vague de découragement. Cependant, en 2013, tout a changé. J’ai enfilé mes baskets pour la énième fois, mais cette fois-ci, je n’ai pas abandonné. Qu’est-ce qui a fait la différence ? Voici quelques réflexions et découvertes sur ce qui m’aide à maintenir le cap.
Le schéma classique, ou pourquoi « Motivation is Garbage »
J’ai récemment découvert le podcast de Mel Robbins et son épisode au titre provocateur, « Motivation is Garbage ». Cela m’a fait réaliser que la motivation n’est pas une force à attendre passivement, mais plutôt à susciter activement. Elle le formule de manière limpide : vous n’allez jamais vous sentir motivé. Donc si vous attendez la motivation, vous pouvez attendre toute votre vie. Cela a résonné avec moi, qui très souvent attend une impulsion magique pour agir. Le résultat ? Une grande culpabilité et le sentiment d’être la spectatrice de ma propre vie. Mel Robbins développe également dans ce podcast la technique des 5 secondes : dès que la procrastination pointe le bout de son nez, il faut commencer le compte à rebours et passer immédiatement à l’action.
Or, c’est ainsi que j’ai commencé à courir régulièrement, chaque matin au réveil pour ne pas laisser de place aux doutes. je me levais, j’enfilais ma tenue et mes baskets et je sortais. Quelque soit la météo, parce que si j’attendais d’être motivée … Bref, vous avez compris l’idée.
De l’inconfort au Flow
Le hic, c’est que les débuts dans le sport sont rarement confortables. Essoufflement, maladresse, auto-dépréciation, les raisons d’abandonner sont nombreuses. Mais si l’on persiste, une transformation s’opère. L’inconfort initial laisse place à un sentiment de bien-être profondément satisfaisant. L’activité physique devient une source de plaisir, les contraintes se transforment en moments privilégiés. C’est le concept de « flow ».
Je me suis particulièrement intéressée au sujet graĉe au travail de Géraldine Dormoy qui tente de démystifier le concept. Elle nous partage sa réflexion sur les travaux de Mihaly Csíkszentmihályi, à l’origine du « flow ». Selon lui, les personnes seraient plus heureuses quand elles sont dans cet état de concentration totale qui permet de donner le meilleur de soi-même. Mais pour atteindre cet état, il faut tout de même fournir un effort. Et, pour que cet effort soit tenable, il faut notamment qu’un équilibre soit établi entre la difficulté de la tâche et ses capacités. Encore une fois, on est loin de la motivation qui nous tomberait dessus, et nous permettrait de déplacer des montagnes instantanément.
Or, c’est exactement ce qui se passe si on s’accroche assez avec le sport : le sensation de difficulté laisse peu à peu la place au plaisir. C’est ce qui donne envie de continuer. Cela fait d’ailleurs écho au “flow” en yoga, cet enchaînement de postures basé sur la respiration qui demande une réelle connexion entre le corps et l’esprit. Une fois la difficulté dépassée (mémorisation et réalisation des postures), on est totalement concentré et absorbé par l’activité. Et l’envie d’abandonner disparaît.
En fin de compte, motivation ou flow, il s’agit surtout d’un processus dynamique, fait de hauts et de bas, d’instants de grâce et de (beaucoup) de moments de doute. Trouver son « flow » dans le sport demande du temps, de la persévérance et une bonne dose de bienveillance envers soi-même. Il ne faut pas avoir peur de se lancer, de faire des erreurs, et de recommencer. Car des rechutes, il y en aura, mais ce sera l’objet d’un prochain article !
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