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À Grasse, l’eau de Cologne s’expose dans un musée international de la parfumerie rénové

Le musée international de la parfumerie de Grasse accueille depuis le 21 juin l’exposition la fabuleuse histoire de l’eau de Cologne. L’occasion de redécouvrir cet intemporel de la parfumerie, dans un musée rénové.

L’histoire d’un parfum intemporel

Pour la première exposition temporaire du musée réaménagé, les équipes du MIP ont choisi une approche chronologique en trois temps.

C’est en 1709, date de création de la première eau de Cologne par Jean-Marie Farina dans la ville du même nom, que le visiteur commence son parcours, avant de suivre l’essor de l’eau de Cologne jusqu’à la fin du XIXème siècle qui voit les plus grandes maisons de parfumerie lancer leur déclinaison du produit.

photo Musées de Grasse ©

L’eau de Cologne compte alors parmi les articles de luxe, à l’instar de l’Eau de Cologne impériale créée en 1853 par Guerlain pour l’impératrice Eugénie. Puis vient le temps des copies, moins onéreuses, qui séduisent les classes populaires. “Ses propriétés antiseptiques et rafraîchissantes en ont fait un produit d’hygiène plébiscité,” explique Grégory Couderc, directeur scientifique du MIP. Les marques Mont-Saint-Michel et Bien Être font leur apparition, tandis que les grandes maisons boudent l’eau de Cologne à partir des années 1930.

Le deuxième temps de l’exposition débute dans les années 1950, alors que les marques prestigieuses comme Dior ou Lancôme décident de relancer des eaux fraîches. “La base était la même que pour l’eau de Cologne, avec beaucoup d’agrumes, de la lavande, du romarin : quelque chose de très frais et champêtre. Cependant, ils n’ont pas voulu nommer ces produits eau de Cologne, car cela avait une connotation péjorative”, indique Grégory Couderc.

MIP Grasse Expo eau de cologne

photo Musées de Grasse ©

L’exposition s’achève sur les années 2000. 2001 voit la sortie de deux parfums baptisés Cologne, chez Mugler et Frédéric Malle. Pour la première fois depuis les années 1930, de grandes marques osent donner cette appellation à un de leurs parfums. Elles ouvrent la voie et toutes les maisons, au premier rang desquelles Dior, Guerlain et Hermès, leur emboîtent rapidement le pas : c’est le retour en grâce de la Cologne.

L’eau de Cologne, premier parfum de la parfumerie moderne

Aujourd’hui, la Cologne a le vent en poupe. Sur les 1000 nouveaux parfums qui arrivent sur le marché chaque année, elle tient une place de plus en plus importante. Les marques choisissent ainsi de décliner en Cologne certains de leurs best-sellers. “De nombreuses marques ont ressorti leurs classiques en Cologne : Farhenheit et Dior Homme chez Dior, ou encore L’eau du numéro 5 chez Chanel” illustre Grégory Couderc.

Ce que l’on ne sait pas forcément sur l’eau de Cologne, c’est l’innovation qu’elle a représentée dans l’histoire de la parfumerie. Grégory Couderc explique : “L’eau de Cologne est le premier parfum qui utilise de l’alcool pur et ouvre la porte à la parfumerie moderne et contemporaine. Avant le XVIIème siècle, on utilisait beaucoup de macération de plantes dans l’huile ou de l’alcool de vin. La création de l’alcool pur et sans odeur au XIXème permet un meilleur rendu, beaucoup plus proche de celui que l’on connaît aujourd’hui. C’est véritablement le premier parfum de la parfumerie moderne.”

Un musée international de la parfumerie rénové

Cette exposition est aussi l’occasion de découvrir la nouvelle configuration du musée qui accueille 120 000 visiteurs par an. Créé en 1989, au sein de l’Hôtel de Pontevès édifié juste avant la Révolution française, il avait fermé ses portes entre 2004 et 2008 le temps de réaliser un projet d’extension permettant de doubler sa superficie, la portant à 1500m2. 10 ans après sa réouverture, de nombreuses remarques des visiteurs ont poussé les équipes à réaménager l’espace en 2018 et 2019. Le parcours de visite a été entièrement repensé. Plus pédagogique, il est dorénavant chronologique : Antiquité, Moyen âge, Renaissance et 18e siècle, Temps modernes, 19e siècle, 20e et 21e. La signalétique a été revue pour mieux guider les visiteurs entre les 6 différents niveaux du musée, tandis qu’un plateau est désormais entièrement dédié aux expositions temporaires. Au total, 2000 œuvres sont aujourd’hui exposées sur les 51 000 que possède le musée.

Infos pratiques

  • Exposition “La fabuleuse histoire de l’eau de Cologne” jusqu’au 5 janvier 2020
  • Site Internet des musées de Grasse https://www.museesdegrasse.com/
  • En fin de visite, un atelier qui permet à chaque visiteur de créer sa propre eau de Cologne selon une formule élaborée par Jean-Claude Ellena, commissaire de l’exposition.

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