Dans la vie, il y a deux catégories de filles : celles qui sont jolies en maillot de bain, et les autres. Quand on fait partie de la deuxième catégorie, s’exposer aux regards devient un défi. Alors commence une quête effrénée : trouver LE maillot parfait. Celui qui couvre, mais pas trop. Celui qui met en valeur, sans trop en montrer.
« Mettre sa morphologie en valeur »… Une expression toute faite, qui en dit long. Elle parle surtout à celles qui cherchent à limiter les dégâts. Les autres s’en moquent. Elles n’ont pas besoin d’un paréo ou d’une chemise à portée de main. Elles ne redoutent pas la plage, ni la piscine. Elles ne restent pas habillées sous 30 degrés de peur de trop dévoiler leur corps.
En Thaïlande, le maillot de bain ne se limite pas à la plage. On le croise partout : sur un scooter, au 7-Eleven du coin… On devient moins pudique sous les tropiques. Chaque jour, des corps à peine couverts défilent sous nos yeux. Peu importe la silhouette. Alors, est-ce l’effet bout du monde qui pousse à oser plus ? Peut-être. C’est en tout cas libérateur. Ici, les corps parfaits ne sont plus les seuls à se montrer. Mais l’effet ne fonctionne pas pour tout le monde.
À chaque sortie, je vérifie que j’ai suffisamment de peau couverte. Presque un rituel. Une obsession devenue blague récurrente pour l’homme qui partage ma vie :
— T’es sûre ? Tu veux pas mettre une doudoune ?
Et la plage ? J’y vais, oui. Mais souvent sans mon maillot. Cette quasi-nudité me met toujours mal à l’aise. Je sais que personne ne me regarde. Mais moi, je me scrute. Et j’observe les autres. Celles qui sont jolies en maillot. Celles qui organisent des photoshoots dignes des magazines au coucher du soleil. J’admire leur aisance, leur capacité à ignorer le regard des autres.
Plutôt que de souffrir de la comparaison, je préfère, la plupart du temps, rester habillée.
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