Le 1er avril dernier, Peta France dénonçait par un communiqué de presse le non respect de l’interdiction de tester les produits cosmétiques sur les animaux. L’association, bien connue pour ses actions chocs et ses prises de position radicales soutenues par des personnalités du show business, n’hésite plus à faire son lobbying auprès des institutions pour se faire entendre. Ainsi, la conseillère politique de Peta, la britannique Julia Baines, s’exprimera prochainement devant le parlement européen pour demander le respect de l’interdiction des tests cosmétiques sur les animaux.
Pourquoi l’interdiction de 2013 n’est-elle pas respectée ?
Bien qu’interdits en Europe depuis 2013, les tests sur animaux seraient toujours pratiqués dans l’union européenne. Il subsiste en effet un conflit entre 2 règlements européens, ce qui permet aux fabricants de se référer à la législation la moins exigeante pour continuer à tester des ingrédients sur les animaux. Depuis 2013, le Règlement européen n°1223/2009 sur les produits cosmétiques interdit les tests de produits et ingrédients cosmétiques sur les animaux. Il entre en contradiction avec un autre règlement européen de 2007, dénommé Reach (pour Enregistrement évaluation autorisation et restriction des substances chimiques)
Mis en place par l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) pour protéger les personnes et l’environnement des risques liés aux substances chimiques, le règlement Reach autorise les tests des ingrédients cosmétiques sur les animaux dans 3 cas de figure :
Pour les ingrédients utilisés pour d’autres applications, comme les produits pharmaceutiques ou les produits alimentaires
Pour les ingrédients potentiellement dangereux pour l’environnement
Pour évaluer les risques encourus par les ouvriers exposés aux ingrédients
L’ECHA stipule que les tests sur les animaux ne doivent être entrepris qu’en “dernier recours”, mais n’interdit pas de manière catégorique les tests des produits cosmétiques sur les animaux.
Une intervention devant le parlement européen
Selon Peta, non seulement les tests continuent, mais ne sont malheureusement pas utilisés en dernier recours : “sous couvert de la directive REACH les autorités insistent toujours pour que les ingrédients des cosmétiques soient testés sur les animaux dans certains cas.”. Peta souhaite faire pression sur l’UE, par son intervention devant le parlement européen et par la présentation d’une pétition demandant à la Commission européenne et à l’ECHA de respecter la loi en n’autorisant sous aucun prétexte les tests d’ingrédients cosmétiques sur les animaux.
Cette intervention intervient dans un contexte propice pour les défenseurs de la cause animale. Au niveau international, les lignes semblent bouger : la Chine vient de donner son feu vert à deux nouvelles méthodes n’ayant pas recours aux animaux pour tester des produits cosmétiques, et le Canada s’apprête à bannir l’expérimentation animale des produits cosmétiques.
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