Nous vous en parlions le 1er avril dernier, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire va annoncer cette semaine l’interdiction du dioxyde de titane dans les produits alimentaires. Contrairement à ce qu’espéraient plusieurs associations de consommateurs au premier rang desquelles Agir pour l’environnement qui avait lancé l’offensive, les dentifrices ne seront pas concernés par cette mesure.
L’arrêté ministériel interdisant le dioxyde de titane dans les produits alimentaires est attendu en application de la loi Egalim promulguée en novembre 2018 dans la foulée des Etats généraux de l’alimentation. Pourquoi ce délai entre la promulgation de la loi et son décret d’application ? En raison de la saisine de l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) par le Ministre en février dernier. Celle-ci a rendu ses conclusions quant à l’analyse des connaissances les plus récentes sur la toxicité du dioxyde de titane le 12 avril dernier.
L’Anses persiste dans ses recommandations
L’Anses souligne le manque de données scientifiques disponibles pour lever les incertitudes sur l’innocuité de l’additif E171 et réitère ses recommandations pour disposer de données complémentaires sur les effets potentiels liés à leur ingestion : “Dans l’attente d’une meilleure caractérisation toxicologique du E171 et des travaux actuellement en cours au niveau européen, l’Anses rappelle ses conclusions générales antérieures relatives aux nanomatériaux visant à limiter l’exposition des travailleurs, des consommateurs et de l’environnement dans le cadre d’une approche graduelle, notamment en favorisant des produits sûrs et équivalents en termes de fonction et d’efficacité, dépourvus de nanomatériaux.”. C’est donc le principe de précaution qui doit prévaloir pour cet additif potentiellement cancérogène que les industriels de l’agro-alimentaire devront exclure de leurs produits.
Le dioxyde de titane toujours autorisé dans les dentifrices
Cependant, et malgré les demandes répétées de plusieurs associations comme Agir pour l’environnement, cette interdiction devrait se cantonner au seul domaine alimentaire. Le dioxyde de titane pourra toujours être utilisé dans les dentifrices. « Pour les médicaments, tout comme pour le dentifrice, c’est plus compliqué, cela prendra plus de temps », a indiqué Bercy au Monde. Une décision que déplore UFC que choisir qui demande “Une extension de cette interdiction aux nombreux médicaments et produits cosmétiques susceptibles d’être ingérés”.
Laissez un commentaire